LES ÉTAPES DE FABRICATION

Le Camembert de Normandie est fabriqué à partir d'un moins 50% de lait de vaches de race Normande qui pâturent plus de 6 mois dans l'année.
C'est à partir d'un caillé faiblement divisé, moulé en cinq couches successives (avec un temps de repos entre chaque couche) et égoutté, que le Camembert de Normandie est élaboré.
 

La préparation du lait utilisé

Pour élaborer un camembert de Normandie, il faut environ 2.2 l de lait. Afin d'obtenir un taux de matière grasse d’environ 28g par litre de lait et d’atteindre le minimum requis de 45% de matière grasse dans l’extrait sec, une partie du lait est écrémé puis est ajoutée au reste du lait entier.
 
Techniquement :
 
Ce lait est standardisé en matières grasses, soit par un mélange avec du lait entier après écrémage partiel, soit par un processus appelé « crémage naturel ». Ce dernier correspond à l'élimination de la crème lorsqu'elle remonte à la surface du lait.
 
Le lait stocké ne doit pas être conservé plus de 72 heures, en comptant depuis la traite la plus ancienne jusqu'au début de sa maturation.
 
Le Camembert de Normandie est fabriqué à partir de lait préalablement maturé. La première phase de maturation à froid ne doit pas dépasser 24 heures et doit être réalisée à une température ne dépassant pas 22°C. Si une maturation secondaire est effectuée, elle ne doit pas excéder 2 heures à une température allant jusqu'à 38°C.
 
Le lait employé est cru et ne doit subir aucun traitement thermique supérieur à 40°C. De plus, des méthodes telles que la bactofugation, l'ultrafiltration, la microfiltration ou tout autre traitement similaire sont proscrites. La concentration du lait en éliminant une partie de son contenu aqueux avant coagulation n'est pas autorisée.
 
Outre le lait, seuls certains ingrédients ou additifs sont autorisés pendant la fabrication, tels que la présure, les cultures saines de bactéries, levures, moisissures, le sel et le chlorure de calcium.
 
Dans les ateliers où d'autres types de laits sont également traités, il est impératif que le lait destiné à la fabrication du Camembert de Normandie soit traité sur des lignes séparées. Ces lignes ne doivent recevoir que du lait conforme aux spécifications du Camembert de Normandie.
 
Bien que ces lignes de traitement puissent comporter des équipements pouvant chauffer le lait au-delà de 40°C, leur utilisation est conditionnée à une déclaration préalable. 
 

La transformation du lait  

Après l'ajout de ferments lactiques qui vont favoriser l'acidification et de chlorure de calcium qui va aider à la coagulation du caillé, le lait "mûrit" plusieurs heures à environ 12°C. Enfin, il est réchauffé aux alentours de 34°C puis coagulé à l'aide de présure bovine liquide dans une salle d'emprésurage dont la température varie entre 28 et 30°C.
 
Techniquement :
 
Le lait est coagulé dans un récipient nommé « bassine ». Cette bassine est utilisée pour coaguler le lait, avec un volume adapté à la capacité de moulage, ne dépassant pas 330 litres.
 
La coagulation s'opère à une température ne dépassant pas 37°C, en utilisant une quantité définie de présure animale, soit un maximum de 23 ml pour 100 litres de lait, équivalant à une force de 520 mg de chymosine par litre.
 
Avant le moulage, le caillé peut être tranché verticalement, avec un outil spécifique dont l'écartement entre les lames ou fils est d'au moins 2.5 cm. Ce geste peut être répété une fois.
 
Dès cette étape, le caillé est moulé. Il est interdit d'éliminer le sérum. Le prélèvement du caillé de la bassine se fait soit via des dispositifs automatisés, soit manuellement avec des cuillerons. Ces instruments ne doivent pas fragmenter le caillé.

Le moulage du caillé

Après 1 heure environ, le caillé est découpé de façon verticale et moulé. Le moulage peut être effectué soit à la main soit à l'aide d'un robot. Dans ces 2 cas, les blocs de caillé sont prélevés dans la bassine. Ils sont ensuite placés sans être brisés dans le moule en 5 dépôts successifs de caillé par moule. A une température qui décroît jusqu’à 23-24°C, l'égouttage commence dans les moules. Les moules sont retournés, après plusieurs heures, et les fromages sont décollés du moule. Ils peuvent ensuite recevoir une légère pression exercée par une plaque sur la surface supérieure.
 
Techniquement :
 
Le caillé est déposé dans les moules en cinq étapes minimum, avec un intervalle d'au moins 40 minutes entre chaque dépôt. Il reste dans les moules pour égoutter pendant un minimum de 18 heures après le premier dépôt.
 
La méthode traditionnelle implique un moulage manuel et un égouttage dans des moules individuels sur une table adaptée.
 
Depuis le 1er mai 2017, les fromages sont retournés une fois. Ensuite, une plaque métallique est posée sur le fromage, exerçant une faible pression.
 
Les fromages reçoivent du sel sec. Suite à cela, ils peuvent être séchés pour une durée n'excédant pas 24 heures avant le début de l'affinage.