LES ORIGINES DE LA RACE NORMANDE

L'histoire de la vache de race normande est riche et complexe, ancrée dans la région de Basse-Normandie. Cette race, qui joue un rôle central dans l'agriculture de cette région, trouve ses origines dans les races locales qui ont évolué et fusionné au fil des siècles.
 
Depuis des temps immémoriaux, la Basse-Normandie abritait des races locales qui ont non seulement contribué à la genèse de la vache normande mais ont également été le théâtre de la sélection et du développement de ces animaux.
 
Historiquement, les principaux centres de sélection se trouvent dans des départements comme la Manche, le Calvados, l'Orne et la Seine-Maritime.
 
Il est intéressant de noter qu'il y a des débats autour de l'origine précise de la vache normande. Certains, comme le journaliste Pierre Godefroy, suggèrent une origine scandinave, la comparant à la race Télémark en raison de certaines ressemblances physiques. Cependant, même si les Vikings pourraient avoir introduit des bovins en Normandie, ces bovins n'avaient probablement pas grand-chose en commun avec la race telle que nous la connaissons aujourd'hui.
Au Moyen Âge, la population bovine en Normandie était variée, et ce n'est qu'au début du 18ème siècle qu'on trouve des références à des vaches à robe rouge ou bringée.
 
 
Un lien potentiel est suggéré entre la vache normande et la race jersiaise. Avant l'arrivée des Vikings au IXe siècle, les bovins du Cotentin étaient probablement similaires à ceux de Jersey. Les échanges entre le Cotentin et Jersey étaient fréquents, ce qui a probablement influencé les caractéristiques de la race normande.
 
Cependant, il est largement reconnu que la vache normande que nous connaissons aujourd'hui est principalement le résultat de la fusion de deux races locales au XIXe siècle :
  • La cotentine : Suggérée par certains comme ayant une origine germanique, elle pourrait avoir été introduite par les Vikings. Il existait deux types de vaches cotentines : la "grande race", imposante et robuste, et la "petite race", de taille plus modeste, reconnue pour ses qualités laitières.
  • L'augeronne : De couleur blanc truité, elle est plus petite et fine que la cotentine. Son origine vient des croisements entre bovins locaux et bovins "hollandais", introduits dans la région au début du 18ème siècle.
 
D'autres races locales ont également joué un rôle dans la formation de la race normande, comme la cauchoise, la race du Bocage, et la race à basse corne, entre autres. Cependant, au fil du temps, ces races ont progressivement disparu, englouties par les croisements et intégrations avec d'autres races.